Corset Black Lotus v2
Mais pourquoi une seconde version pour ce corset dont j’étais si fière (voir l’article) ?! Un désir de perfection ? Surtout le désir d’un meilleur maintien de la poitrine. J’ai voulu redessiner ce corset et lui offrir des godets afin de déployer une sorte d’éventail devant la poitrine. Une véritable quête d’harmonisation !
Pour cela, j’ai choisi un autre tissu, plus élégant encore, mais je n’ai pas modifié le busc, qui offre toujours ses cinq lumières en strass de Swarovski : rêve, passion, amour, douceur et poésie.
Sur ces photos, j’étais apprêtée pour me rendre aux 60 ans de ma petite maman.
Tissu coton et polyester, lacet coton, biais en satin. Intérieur sergé de coton.
Pour rappel, j’avais demandé à Gabriel Leroy un poème pour ce corset, et par pur plaisir, voici le fameux « Black Lotus », texte issu de son recueil « Les métamorphoses de la Muse ».
Elle chante, au dolmen, l’aïeule du déclin,
assise sous la lune, entre les loups de pierre.
Enrubannant sa voix de charmes sibyllins,
elle amène le soir en moires de prières.
Ô vous qui m’entendez, êtes-vous en amours ?
Vous entendrez ce chant seulement si vous l’êtes,
si un être vous manque à la tombée du jour,
si le spleen est au cœur, le venin dans la tête.
La sombre mélopée flotte et vous envahit,
doucement vous attire aux doigts de son murmure.
Elle vous mène là, voyageur ébahi,
où sous vos souliers las la route se fissure.
La pointe du refrain découd l’obscurité.
L’échappée de la voix ouvre la fondrière,
écarte sous vos pas l’anfractuosité.
Voyez ! ...l’envers du monde et le cœur du mystère...
En bas dans les tréfonds du gouffre, quelque part
près d’un lac souterrain, au bord d’une onde pure,
fleurissent des lotus, de parfaits lotus noirs
aux reflets satinés, aux superbes cambrures.
Ces fleurs ont, savez-vous, des pouvoirs à foison !
A les toucher la peau s’infuse d’élégance.
Leur brillance est trésor. Leurs étranges poisons
sont un philtre d’amour aux grisantes fragrances.
Quand l’une de ces fleurs s’entrouvre doucement
toute en senteur de femme, en épices d’Asie,
elle montre son cœur où brillent cinq diamants,
rêve, passion, amour, douceur et poésie.
C’est que ma muse un soir à l’ombre du dolmen,
écouta cette vielle assise à la brunante.
Elle suivit son chant, partit Ante Mortem
là où devant ses pas s’est entrouvert la sente.
Près du lac souterrain, elle laissa glisser
son âme virginale et ses mains libertines
sur l’un de ces lotus aux satins hérissés.
Elle le délaça de sa corolle fine.
En laissant sous ses doigts son écrin s’écarter
elle offrit à la fleur son charme et sa magie,
elle qui réunit, dans son art d’exister,
rêve, passion, amour, douceur et poésie.
Et mon ange Gabriel m’a également fait deux montages photos que je vous partage ici :