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Corset Rapunzel

En novembre dernier, j’avais créé le corset Rapunzel. Taffetas parme et busc peint en violet métallique. Un long et infructueux test. Dommage ! J’avais voulu tenter de peintre les buscs pour donner plus d’originalités à mes corsets mais en vain, avec le frottement lors de l’enfilage, la peinture s’écaille et saute.
Ce corset était trop simple, avec ses petits strass violet sur le biais. Très sympa tout ça, mais franchement décevant, alors… j’ai recommencé.

Aujourd’hui, le résultat me plaît énormément, même si je pense qu’une version à godet aurait été plus adaptée, en tout cas pour ma poitrine. Ici, j’ai opté pour un busc noir (il s’en vend des noirs et des argentés, rarement on en trouve des dorés). Et puis, pour symboliser les cheveux de Raiponce (des Frères Grimm), j’ai ajouté ce ruban sans fin, prisonnier du corset : une tour violette, imprenable, dressée sur ses baleines de fer. Ce corset, une prison ? Non ! Une armure. 😉

Tissu taffetas, lacet coton, biais et ruban en satin. Intérieur sergé de coton.

MAJ 10/2012 : Et une paire de mitaines pour aller avec 😉


Gabriel Leroy m’a écrit un magnifique poème pour ce corset. Voici le texte « Rapunzel », issu du recueil « Les métamorphoses de la Muse » :

Il est en ce royaume un très secret endroit,
un lieu d’où rarement les brumes se soulèvent
mais où paraît parfois du haut d’un vieux beffroi
la triste Rapunzel aux cheveux faits de rêves,

si belle que souvent la lune envie ses traits
et la biche du bois la grâce de son geste.
C’est à l’abri de tout qu’elle garde en secret
dans son regard éteint les larmes qui lui restent.

Car l’hiver est cruel sans l’être tant aimé
et le vide glaçant dans cette tour d’ivoire.
Que le sang se fait lourd pour les coeurs décimés !
Et que pour son amant l’aube doit être noire !

Car le jour il ne voit ni le bel astre d’or
ni la nuit les beautés des lointaines émules.
Au pied de cette tour depuis sa chute il dort
couché sur des tapis épais de campanules.

Ses yeux ont trop saigné sur les fleurs en beauté.
Son visage amoureux s’est couvert de coroles.
Il ne reverra plus sur l’infini monter,
lanternes sur le lac, les feux de leurs paroles.

Alors durant des jours la triste Rapunzel
brosse son souvenir dans sa traine onirique.
De la mèche étoilée de serments éternels
l’on entend s’émouvoir une antique musique.

Sa chevelure d‘ambre est un songe infini
qui telle une portée d’arpèges constellée
pourrait faire s’émouvoir les destins désunis
et en rêve danser les âmes esseulées.

En cascade sans fin, contre sa joue de lait
le torrent de magie se déverse, s’étale,
enveloppe son corps d’un taffetas violet,
comme aux aurores vont les parures astrales.

Ses cheveux s’étendront hors de la vieille tour,
comme un fleuve éthéré. Par monts et par villages,
ils iront inviter à la tombée du jour
les esprits des dormeurs à d’amoureux mirages.

Le prince dans ce songe aura jusqu’à demain
pour aimer Rapunzel, aura jusqu’à l’aurore,
tandis que sous la tour, un crâne dans les mains,
elle regardera la campanule éclore.
Montage photo de Gabriel Leroy.

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